Dans certains établissements, le financement des études pour accéder au statut d’infirmier en pratique avancée dépend d’une politique interne, parfois revue chaque année, sans cadre national unifié. Malgré l’existence de dispositifs de prise en charge, de nombreux candidats se voient refuser un soutien financier ou doivent composer avec des montages complexes impliquant plusieurs acteurs institutionnels. Des disparités régionales persistent, alors que la demande de formation continue à progresser. Les modalités de financement restent une question centrale pour les professionnels souhaitant évoluer vers ce métier.
Infirmier en pratique avancée : un métier clé au cœur de la transformation du système de santé
La pratique avancée redistribue les cartes dans le monde du soin, élargissant le champ d’action des professionnels de santé. L’infirmier en pratique avancée, ou IPA, occupe désormais une place stratégique dans la modernisation du système de santé français. Cette fonction, née d’un décret relatif à l’exercice infirmier en pratique avancée, offre une prise en charge renforcée pour les patients souffrant de pathologies chroniques stabilisées, en psychiatrie et santé mentale, ou encore en oncologie. Depuis que le code de la santé publique encadre les modalités d’exercice, l’IPA intervient dans un cadre d’exercice coordonné aux côtés des médecins et au sein d’équipes pluridisciplinaires.
Au quotidien, les infirmiers en pratique avancée évaluent cliniquement les patients, assurent le suivi des traitements et ajustent les parcours pour répondre à des situations parfois complexes. Leur expertise repose sur une solide formation universitaire, validée par un diplôme d’État d’IPA. L’application du code de la santé précise la répartition des rôles, obligeant les professionnels à adapter en continu leurs pratiques.
Les données parlent d’elles-mêmes : plus de 2 500 IPA diplômés exercent aujourd’hui en France, principalement dans les établissements de santé, mais aussi en maison de santé pluriprofessionnelle ou en exercice libéral. Choisir la voie de l’IPA, c’est s’inscrire dans un mouvement de fond, porté par le besoin d’une coordination des soins accrue et d’une expertise accessible au plus près des patients.
Qui prend en charge le financement de la formation IPA ? Éclairages sur les responsabilités et dispositifs existants
Le financement des IPA reste un véritable sujet de débat depuis la création de ce nouveau cursus universitaire. Avec un coût moyen de 6 000 euros par an pour la formation IPA à l’université, il serait illusoire de laisser ce poids reposer uniquement sur les épaules des candidats. Sur le terrain, la ventilation du financement dépend du secteur d’exercice et du statut de l’infirmier.
Dans la fonction publique hospitalière, les établissements assument généralement la prise en charge, en puisant dans leurs budgets dédiés à la formation continue. Ce financement peut être complété par des aides des agences régionales de santé (ARS). Côté privé, la logique bascule : les infirmiers salariés peuvent s’appuyer sur l’Opérateur de compétences (Opco) santé, à condition que leur employeur donne son feu vert. Les professionnels libéraux, eux, activent leur compte personnel de formation (CPF) pour mobiliser les droits acquis au fil de leur carrière.
Voici un aperçu des différentes modalités de financement, selon le statut du professionnel :
- Agents publics hospitaliers : financement assuré par l’établissement, avec parfois un complément de l’ARS
- Salariés du privé : recours à l’Opco santé, sous réserve d’accord de l’employeur
- Exercice libéral : utilisation du CPF
La responsabilité du financement de la formation IPA oscille donc entre dispositifs nationaux et arbitrages locaux, en fonction du parcours de chaque infirmier et du contexte dans lequel il évolue.
Ressources et conseils pour réussir son parcours vers la pratique avancée
Accéder au métier d’infirmier en pratique avancée (IPA) ne se limite pas à valider un cursus universitaire. Ce chemin s’inscrit dans une dynamique collective, au sein d’équipes pluridisciplinaires et, le plus souvent, sous le regard attentif d’un médecin référent. Dès le départ, une bonne organisation s’impose : il faut jongler entre les cours, les stages et les impératifs professionnels.
Pour fluidifier cette transition, il est judicieux de s’appuyer sur les réseaux déjà en place. Les communautés professionnelles territoriales de santé, les maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) et les groupes de pairs constituent des relais précieux. Ces échanges, qu’il s’agisse de retours de terrain ou d’ateliers pratiques, permettent de renforcer les compétences cliniques et d’affiner sa posture professionnelle.
Des ressources actualisées sont disponibles sur le site du ministère de la santé, les plateformes universitaires et auprès des associations consacrées à la pratique avancée IPA. On y trouve des modules en ligne, des webinaires ou encore des journées dédiées à l’évolution du métier, qui viennent enrichir le parcours de formation.
À Paris, plusieurs IPA déjà installés en clinique ou en milieu hospitalier insistent sur l’apport d’un mentorat solide : trouver un référent, participer activement aux réunions de coordination, s’impliquer dans les projets d’équipe. Le partage d’expérience, au sein d’un collectif où médecins et soignants collaborent étroitement, accélère la montée en autonomie et sécurise l’entrée dans la fonction.
Devenir IPA, c’est choisir d’ouvrir le champ des possibles : pour soi, pour les patients, et pour un système de santé en pleine mutation.